Les Mange-rêve, tome 1 : Le grand dérèglement - Jean-Luc Le Pogam
Je suis adepte des dystopies et celle-ci me plait beaucoup. J’aime le postulat de base d’un univers (initialement futuriste) où les politiques sont parties en vrilles avec un climat “dingue” imposé en Europe, façon Alaska. Elle m'apparaît comme crédible. Les BMR - Brigade Mange-Rêve avec leur chasse à l’anti culture, l’anti “non productif” renforçant le contrôle total d’un gouvernement dictatorial.
Il s’agit ici d’une relecture (afin d’enfin découvrir la saga entière). J’avoue avoir fait un certain parallèle en découvrant le film Farenheit. Cette volonté d’empêcher de rêver apparaît dans les deux univers. Ici tout se passe plutôt vite et pourtant j’ai eu une sensation de longueur, probablement due à mon impatience de découvrir la suite des péripéties.
L’absence d’indicateur de temporalité en début de chapitre peut perturbé dans le premier tiers du roman, on ne sait pas forcément d’emblée si on est dans le passé, le présent ou le futur. Cela ajoute une forme de désorientation qui finalement nous rapproche de l’état des protagonistes. C’est un joli tour narratif.
Dans cette lecture, j’ai un peu la sensation qu’il y a deux niveaux de narration pour un même narrateur, Iwan. Une un peu enfantine lorsqu’il évoque ses sentiments pour les autres personnages et l’autre plus impersonnel, incluant des termes techniques. Cela ne m’a pas particulièrement perturbée. Je l’ai vécu comme le ressenti de cet adolescent qui prend de la distance avec les événements pour tenir mais dont les ressentis et émotions restent fortes.
Il y a en effet un certain nombre de mots "complexes" ce qui pourrait étonner dans une saga à destination de jeunes adolescents - les jeunes protagonistes ont onze ans. Pourtant cela n’apporte ni lourdeur ni difficulté dans la lecture car ces termes sont expliqués directement dans la narration ou à défaut en notre de bas de page. C’est le genre de lecture que j’adorais à cet âge-là, pour nourrir mon vocabulaire. [D’où mon amour pour la saga Alex Rider - Anthony Horowitz, qui lui aussi propose de nourrir la culture de son lectorat en plus de les faire s’évader.]
Je trouve les personnages attachants que ce soit le trio d’enfants, adorable avec leurs répliques et leur réactions. Suivre les pensées d’Iwan est très immersif. Le duo d’anciens militaires n’est pas en reste avec leur humour. Ils sont mystérieux et pleins de ressources. Leur ennemi a tout ce que j’adore chez un méchant : il est détestable et orgueilleux. Cette poursuite est palpitante !
Lecture : 02/2023 - Poche - 256 pages
/!\ Il s’agit ici de l’ancienne édition. Depuis, les tomes 1 (Le grand Dérèglement) & 2 (La route du nord) publiés initialement chez Palémon ont été fusionnés et réédités aux éditions Slalom dans le tome 1 : L’enfer blanc. Les tomes 3 & 4 (Tombmor 1 & 2) correspondent au tome 2 : La cible de la nouvelle édition. Les tomes 5 (Le Miroir du rat) & 6 (La Révolte des chiens - Jamais paru chez Palémon) correspondent au tome 3 : La bascule.
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